Déficit de l’offre, cherté des coûts de construction,…Ces facteurs qui expliquent la flambée des prix du loyer à Dakar
C’est un secret de polichinelle. Le coût du loyer à Dakar est exorbitant. En effet, le loyer est devenu le 1er poste de dépense en biens et services des ménages.
Les ménages pauvres y consacrent plus de 34% de leurs revenus, contre 22% pour les ménages riches. Mais pourquoi le loyer est si cher ? Les experts de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), qui ont mené une Etude Monographique sur les Services Immobiliers au Sénégal du Logement à Dakar, ont tenté de percer le mystère.
Pour les locataires, ce sont les propriétaires, les agences immobilières au Sénégal et les courtiers immobiliers au Sénégal qui sont à l’origine de cette flambée du coût du logement.
Ils trouvent que les propriétaires sont animés par la volonté d’amortir leurs investissements, surtout avec la cherté des coûts de construction. Toujours pour les locataires, les agences immobilières au Sénégalcontribuent au renchérissement des loyers, dans la mesure où la demande est supérieure à l’offre de logements.
De leur côté, les propriétaires, promoteurs immobiliers au Sénégal et même les intermédiaires citent, comme motifs de la cherté du loyer, les coûts de construction et les coûts d’achat des terres qui sont très élevés. Ils évoquent également le taux d’intérêt du crédit immobilier au Sénégal qui demeure un facteur de renchérissement du prix du logement. Et le dernier facteur cité a trait au changement de vocation des structures comme la SICAP et la SN HLM qui ne font plus dans le social.
Face à cette situation, le souhait des locataires est de faire baisser de près de 35% les prix du loyer. Et c’est un souhait qui a été formulé par tous les locataires quelque soit le standing, ou le département de résidence, souligne Astou Dakono Ndiaye, coordinatrice de l’étude Monographique sur les Services Immobiliers au Sénégal du Logement à Dakar.
Les locataires ont émis le souhait de voir le logement revu à la baisse. A l’évidence, les arguments qui plaident en leur faveur ne manquent pas. Le loyer est devenu le premier poste de dépense en biens et services des ménages. Et sa part dans ce revenu est, en moyenne, de 25% au niveau de la région, soit le 1/4 des revenus des ménages. La part du loyer est plus élevée chez les ménages pauvres c’est-à-dire ceux qui gagnent moins de 80.000 FCFA. Ces ménages pauvres y consacrent plus de 34%, contre 22% pour les ménages riches, c’est-à-dire ceux qui gagnent plus de 220.000 francs CFA.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, plus du 1/3 des locataires éprouvent des difficultés pour honorer leur loyer et 20 % des locataires vivent occasionnellement la même situation. D’ailleurs, la plupart des agences immobilières au Sénégal enquêtées ont déclaré avoir ce problème-là avec au moins 1/4 de leur clientèle.
Pour contourner ces difficultés de paiement du logement, des locataires décident d’aller habiter dans des zones qui peuvent porter atteinte à leur santé (zones inondées, maisons inachevées, etc.), juste pour trouver un loyer qui soit à leur portée.